L’aéronautique est en crise, et les trésoreries des entreprises sont en danger, cela est dramatiquement vrai pour Airbus…
Alors que l’État vient d’apporter 15Md€ à l’industrie aéronautique…
Au moment où Airbus prépare un plan social et sollicite le soutien de l’État…
Le CESER condamne très fermement cette décision…
Le CESER demande l’intervention du Ministre de l’Économie Bruno Le Maire…
L’aéronautique est en crise, et les trésoreries des entreprises sont en danger, cela est dramatiquement vrai pour Airbus.
Afin de freiner les dépenses, des cadres dirigeants importants, récemment en fonction, viennent de décider d’arrêter LE projet stratégique pour l’avenir de l’entreprise, pensé pendant plus de 2 ans, lancé depuis 3 ans : l’intégration propulsive autour des moteurs Prat de l’A320neo.
Alors que tout le monde s’accorde à dire que le futur avion vert, se dessinera autour de son moteur plus électrique, qui comprendra nacelle, entrée d’air, mât réacteur, génération électrique, distribution électrique,
Alors que l’Etat affirme sa volonté de relocaliser l’industrie en France,
Alors que l’Etat vient d’apporter 15Md€ à l’industrie aéronautique dont 1,5 pour travailler aux technologies de demain dont l’intégration propulsive,
En pleine crise COVID, un acheteur d’AIRBUS signe un contrat d’exclusivité, pour 10 ans avec le groupe américain UTC qui fabrique ses nacelles au Mexique et en Chine, alors que les aides attribuées au CORAC (COnseil pour la Recherche Aéronautique Civile) étaient mobilisables. Ces équipements resteront donc l’exclusivité d’un fournisseur américain et assureront des charges de travail hors de France !
Par cette décision ubuesque, les dirigeants concernés :
Tuent tout potentiel d’acquisition de compétences et de valeur ajouté pour Airbus autour de la propulsion pour la décennie à venir, les temps de l’aéronautique ne sont pas ceux de l’électroménager.
Tuent tout développement des revenus futurs dans les services, les compagnies aériennes changeant régulièrement les nacelles des moteurs.
Tuent toute la recherche technologique autour des entrées d’air beaucoup plus performante en acoustique pour des avions beaucoup plus silencieux – recherche conduite à sur le site de Nantes et à l’IRT Jules Verne et donc tuent toute possibilité de différentiation avec Boeing
Tuent toute la recherche technologique autour de l’intégration elle-même de tous les morceaux, incluant de la robotisation poussée comme par exemple la dépose de matière sur des surfaces courbes développées par l’IRT Saint-Exupéry à Toulouse.
Tuent tout potentiel de développement ou même de survie à terme du site de Nantes (3500 personnes).
Cassent les contrats avec toute la chaine de sous-traitance impliquée, majoritairement française, qu’il va falloir indemniser
Mettent en sous charge immédiatement plus de 350 personnes en interne Airbus mais aussi l’emploi de 100 ingénieurs dédiés à ce programme de recherche.
Certes SAFRAN fait aussi des nacelles, mais les 2 groupes français sont complémentaires et travaillent ensemble sur ces sujets au sein du CORAC.
Au moment où Airbus prépare un plan social et sollicite le soutien de l’État, ces décisions sont prises sans aucunes informations des salariés et des organisations syndicales, ignorant aussi les collectivités territoriales concernées qui cofinancent les programmes de soutien à la filière aéronautique (Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Pays de Loire).
Le CESER condamne très fermement cette décision qui privilégie des considérations de court terme à des perspectives de long terme, sans même discuter des ces choix majeurs avec l’État, actionnaire à 11% du groupe, (Allemagne 11%, Espagne 4%).
Le CESER demande l’intervention du Ministre de l’Économie Bruno Le Maire pour s’opposer à une telle décision.
Communiqué de presse de Jean-Louis Chauzy Président du CESER Occitanie / Pyrénées-Méditerranée Toulouse, le 19 juin 2020 Contact:Christophe CAVERNES -christophe.cavernes@ceser-occitanie.fr